Introduction

La diaspora tunisienne en Europe a donné naissance à une nouvelle génération de streamers TikTok, qui exploitent la plateforme pour générer des revenus importants. Cependant, certains évitaient de payer les impôts, vivent hors du pays et peuvent devenir des vecteurs pour des activités financières douteuses. Cette situation soulève des questions sur la transparence, la fiscalité et la sécurité publique.


1. Pourquoi de nombreux streamers vivent à l’étranger

Plusieurs raisons expliquent ce phénomène :

  • Avantages fiscaux : vivre en Europe permet parfois d’éviter l’imposition directe sur certains revenus numériques en Tunisie.
  • Accès aux paiements internationaux : des plateformes comme TikTok payent plus facilement via des comptes bancaires européens.
  • Protection légale : certaines juridictions offrent plus de sécurité pour les créateurs face aux risques financiers ou réglementaires.

2. Évasion fiscale et revenus non déclarés

De nombreux créateurs tunisiens ne déclarent pas leurs revenus générés sur TikTok :

  • Les dons anonymes et les revenus des sponsors restent hors du contrôle fiscal tunisien.
  • Certains streamers utilisent des comptes offshore ou virtuels pour masquer leurs gains.
  • L’absence de législation claire sur la fiscalité numérique en Tunisie favorise ce phénomène.

3. Risques d’utilisation des fonds

Les revenus collectés peuvent servir à plusieurs fins :

  • Lobbying et influence politique : certaines donations orientent le contenu des streamers vers des positions pro- ou anti-gouvernementales.
  • Activités financières douteuses : fonds potentiellement liés au blanchiment d’argent ou à des transactions non transparentes.
  • Soutien indirect à des activités illicites : y compris terrorisme ou financement d’opérations illégales, bien que cela reste difficile à prouver sans enquêtes officielles.

4. Pourquoi ces streamers peuvent représenter un problème

Même si la majorité des créateurs restent honnêtes, le modèle présente des risques :

  • Absence de traçabilité : l’anonymat des dons et des sponsors complique toute investigation.
  • Influence sur l’opinion publique : les streamers peuvent diffuser des messages biaisés sous pression financière.
  • Exposition aux enquêtes fiscales et judiciaires : en cas de contrôle, les streamers et les plateformes peuvent être impliqués malgré l’absence d’intention criminelle.

5. Appel à la régulation et aux autorités

Pour sécuriser l’écosystème numérique et protéger la fiscalité et la sécurité publique, plusieurs mesures pourraient être envisagées :

  • Vérification par le gouvernement français et tunisien des streamers domiciliés en Europe pour s’assurer que les revenus sont déclarés correctement.
  • Obligation de déclaration des dons massifs sur les plateformes numériques.
  • Collaboration internationale entre administrations fiscales pour traquer les fonds suspects.
  • Sensibilisation des créateurs sur les risques juridiques et éthiques liés à la réception de dons anonymes ou massifs.

6. Impacts sociaux et économiques

Cette situation a des conséquences concrètes :

  • Injustice fiscale : les streamers basés à l’étranger échappent aux impôts alors que leurs homologues locaux paient.
  • Influence sur la société tunisienne : des flux financiers externes peuvent orienter les tendances culturelles ou politiques sur les plateformes sociales.
  • Risque pour l’économie locale : l’argent généré par TikTok quitte souvent le pays sans bénéfices directs pour le fisc ou les infrastructures locales.

7. Bonnes pratiques pour les streamers

Pour concilier opportunité numérique et responsabilité :

  • Déclarer systématiquement tous les revenus, même perçus depuis l’étranger.
  • Travailler uniquement avec des partenaires financiers fiables et traçables.
  • Ne jamais accepter de fonds anonymes susceptibles de servir à des activités suspectes.
  • Protéger leur réputation et celle de la diaspora tunisienne en ligne.

Conclusion

Les streamers tunisiens en Europe représentent un phénomène complexe mêlant revenus numériques, fiscalité et risques d’abus financiers. Si la majorité restent honnêtes, l’absence de régulation claire et l’anonymat des dons peuvent faciliter des activités douteuses. Une collaboration entre les autorités tunisiennes et européennes est essentielle pour assurer la transparence et protéger à la fois les créateurs et les spectateurs.